L'actualité high tech de la silicon valley
La Silicon Valley était au centre de l'attention cette semaine avec la sortie par Microsoft de Windows 8 et de sa tablette «Surface», la présentation du nouvel iPad mini d'Apple et les résultats trimestriels des plus grands : Apple, Facebook, Zynga, etc. Frédéric Tardy a lui porté son attention sur une nouvelle créant un pont entre l'Amérique et l'Europe, le rachat de Qype par Yelp.
«Les sites de géolocalisation et de recommandations ont le vent en poupe. Fondé en 2004, Yelp a su conquérir le marché et les utilisateurs américains. A San Francisco, Yelp vous permet autant de réserver une table pour le soir, de trouver un terrain pour jouer au tennis ou encore de vous repérer grâce à la réalité augmentée maintenant intégrée à l'application mobile pour localiser les boutiques autour de vous», explique Frédéric Tardy.
«En revanche, Yelp est arrivé trop tard sur le marché européen et n'a jamais véritablement décollé, comme on peut le voir à Paris par exemple», analyse Frédéric Tardy. Ce qui est sur c'est que l'entreprise frappe fort, à quelques jours de la publication de ses résultats du troisième trimestre le 1 er novembre. Jerry Stoppelman, CEO de Yelp, estime que la combinaison de ces deux géants entraînera la venue de 93 millions de visiteurs uniques par mois et jusqu'à 32 millions de critiques.
En mai 2012, Qype est officiellement devenu plus grand que Yelp en terme de taille en Europe : 860.000 avis pour l'Américain, deux millions d'avis et 15 millions de visiteurs uniques par mois à travers 13 pays pour Qype. «L'entreprise allemande s'est également penchée sur les moyens de diversifier son modèle, en introduisant des « offres du jour » sous la forme de «QypeDeals», à l'image des coupons proposés par Groupon. La publicité a contribué à rentabiliser cette fréquentation : sur le site elle a augmenté de 500% depuis l'an dernier ! Le mobile joue également un rôle important. Pour l'instant, environ 30% des avis sont rédigées à partir d'appareils mobiles. Une union prometteuse donc...», estime Frédéric Tardy.
«LifeSwap est une nouvelle start-up qui approfondit l'idée de networking par la rencontre et l'échange», nous présente Frédéric Tardy. «La confiance entre les personnes, qui est au fondement de l'économie de partage par exemple, tient au fait que l'échange est à son origine. C'est pourquoi une start-up comme Airbnb, qui met en relation les personnes pour trouver des logements à moindre prix et se substitue maintenant de plus en plus aux hôtels, fonctionne si bien ici.»
De même, «chacun d'entre nous aimerait rencontrer et apprendre davantage d'une personne qui exerce le « métier de nos rêves ». «Alors qu'en France Linkedin rencontre une adhésion de plus en plus forte, ici, dans la Silicon Valley, le concept de networking et de rencontres est bien plus large et se fait souvent dans des cadres plus informels qu'en France. Ainsi, une start-up telle que Meetup fonctionne très bien à San Francisco. Son principe : organiser des groupes de personnes selon leurs affinités et les faire se rencontrer via toute sorte d'activités, allant de la conférence au match de football.
Le principe même de mise en relation est plus facile aux Etats-Unis. LifeSwap est le nouveau réseau social qui le permet. Au-delà de la réflexion sur le marché de l'économie de partage, cette start-up est intéressante car elle utilise le filon de « l'American dream », du « You can do it ». Avec des informations à portée de clic et donc de rencontre, chacun est en mesure de pouvoir s'accomplir. Une vision assez américaine et pleine de positivité.»
Normalement organisée en Chine, la Global Mobile Internet Conference se tenait pour la première fois les 19 et 20 octobre dernier à San José, dans la Silicon Valley. Cette conférence a pour ambition de rassembler tous les centres émergents de l'innovation mobile. Son thème, « Connecting Global Innovators », a rassemblé pas loin de 5.000 entrepreneurs dans le mobile venus du monde entier et plus particulièrement des pays émergents.
De grandes pointures étaient présentes aux nombreuses keynotes. Parmi elles se trouvait John Riccitiello, CEO de la puissante Electronics Arts. Brièvement mais efficacement, il a présenté l'avenir du gaming pour tout l'écosystème mobile. Frédéric Tardy s'est intéressé à son point de vue sur la demande de qualité de plus en plus exigeante du consommateur : «Consumers won't pay for crap !», a-t-il déclaré. Autre keynote intéressante, celle de Vaughan Smith, le vice-président de Facebook. Celui-ci a confirmé le virage que l'on connaissait de Facebook de l'ordinateur au mobile, l'application mobile comptant aujourd'hui plus de 600 millions d'utilisateurs.
Frédéric Tardy a noté la présence remarquée de Lei Jun, le CEO de Xiaomi, un des plus importants fabricants de smartphones en Chine. L'entreprise devrait vendre 5 millions de smartphones cette année. «Tout le monde pense que le matériel est la chose la plus difficile à faire pour les smartphones», a déclaré Lei Jun. «Mais la chose la plus importante est l'intégration du matériel, du logiciel et d'Internet et de réussir dans tous ces domaines.» Xiaomi a la particularité de concevoir le matériel, le logiciel (l'interface MIUI basée sur Android) et des services en lignes associés (service de messagerie instantanée MiLiao par exemple).
«La présence des pays émergents et la place du mobile dans ces pays est la leçon que l'on retient de cette conférence. Et notamment de la distinction entre l'utilisation mobile des pays occidentaux et celle des pays émergents», selon Frédéric Tardy. «Dans des pays comme la Chine ou le Brésil, la partie « browser » (moteur de recherche) est proéminente. Aux Etats-Unis ou en Europe, ce sont les applications mobiles et réseaux sociaux. Une différence radicale d'utilisation répondant en partie à une logique de coût (le développement d'une application est nettement plus chère) et dont l'évolution est à surveiller. Le premier écosystème rejoindra-t-il le second ?»